Réseau des Jeunes Féministes d'Afrique de l'Ouest

image_logo_activisme_carte_reseau_jeunes_feministes_afrique_ouest-header-border-small

Les Jeunes Féministes d’Afrique de l’Ouest font le bilan

Atelier Reseau JFAO - Senegal - Juillet 2021

Du 27 au 29 juillet 2021, le Réseau des Jeunes féministes d’Afrique de l’Ouest s’est réuni au Sénégal pour un atelier régional. Des membres représentant les 8 pays du réseau (Sénégal, Bénin, Mali, Guinée, Burkina, Côte d’Ivoire, Niger et Mauritanie) étaient présent·e·s . L’objectif de cette rencontre était de faire le bilan de leurs actions, de leur mobilisation lors du Forum Génération Égalité et de dégager de nouvelles perspectives pour le réseau.

Le bilan du Forum Génération Égalité – on ne s’arrête pas là !

L’atelier s’est ouvert sur les actions et la mobilisation du réseau par pays lors du FGE. Six pays du Réseau des jeunes Féministes d’Afrique de l’Ouest dont le Bénin, le Burkina Faso, la Guinée, le Mali, le Niger et le Togo ont pris des engagements régionaux à l’occasion du Forum Génération Égalité qui sont entre autres :

  1. Intégrer l’Éducation à la Vie Familiale (EVF), y compris la gestion de l’hygiène des menstrues, dans les programmes d’enseignement d’ici 2030 ;
  2. Assurer la gratuité des soins chez les femmes enceintes, au cours des accouchements (jusqu’au 42è jour du post partum) y compris les soins après avortements jusqu’en 2030 ; 
  3. Redynamiser 100% des centres de santé scolaires et universitaires conviviaux, en rendant disponibles les services de santé sexuelle et de la reproduction d’ici à 2026 ; 
  4. Renforcer de manière systématique les unités de soins intégrés dans les lieux de concentration humaine lors des situations humanitaires et fragiles dès 2022 ; 
  5. Renforcer le cadre juridique en faveur de la lutte contre le mariage d’enfants en fixant l’âge au premier mariage à 18 ans aussi bien pour les filles que les garçons d’ici à fin 2026 ;
  6. Promouvoir le dialogue social inclusif national sur l’abandon des violences et renforcer les capacités des acteurs des juridictions existantes pour la prise en charge des filles et des femmes victimes de violence d’ici à 2022 
  7. Poursuivre les efforts d’allocation des ressources budgétaires au secteur de la santé en vue d’atteindre 15% conformément aux engagements régionaux et internationaux y relatifs d’ici à 2026 ; 
  8. Rehausser l’ancrage institutionnel de la Santé Sexuelle et Reproductive y compris la planification familiale d’ici à 2026.

Malheureusement la Côte d’ivoire et la Mauritanie n’ont pas pris part à ces engagements.

Les féministes se mobilisent maintenant au niveau national pour voir quelles actions mener afin de suivre la mise en oeuvre des engagements pris par les différents Etats.

Elargissement du Réseau – matière à réflexion

Autre sujet de réflexion majeur pour le réseau : l’élargissement. Afin de pouvoir traiter convenablement de ce sujet central pour le réseau, une clarification de certains concepts pour le réseau notamment sur les notions de sororité dans le féminisme. Pour Micheline Kaboré du Burkina Faso : “La sororité ce n’est pas seulement sur la question des violences. On doit se soutenir pour grandir. Il faut que dans le travail on sente qu’on est ensemble.

Dieynaba de la Mauritanie ajoute quant à elle : “Il faut  une sororité active. Montrer son soutien, activement, montrer qu’on est solidaire dans le milieu du militantisme il est important de se serrer les coudes.” 

Il est important de noter que de nombreuses dynamiques et associations féministes ont vu le jour en Afrique de l’Ouest. On cite entre autres : Speak Up Africa au Sénégal, Nos Voix comptent  au Bénin, la ligue Ivoirienne des droits des femmes et Fond Pananetugri au Burkina Faso. La liste est encore longue. 

Afin d’apporter du grain à moudre au réseau, les Jeunes Féministes ont pu avoir les partages d’expérience de Madame Hadari Zeynab, directrice du cabinet du premier ministre du Niger pour qui Il est important qu’une association féministe soit transparente et ne soit pas corrompue”. Françoise Moudouthe, directrice du fonds de développement des femmes africaines a également contribué à ce partage : “L’action collective féministe doit être intersectionnelle. Il faut penser à qui n’a pas accès à la salle de négociation : les groupes marginalisés du fait de leur religion, de leur orientation sexuelle. Le faire de manière proactive pour faciliter l’inclusion de toutes les femmes . Pas d’action pérenne sans sororité.”

Le réseau a désormais plusieurs pistes de réflexion pour avancer sur son élargissement.